watching you shine bright ∟ SAVANNAH ♥

I'll still say that you shine brighter than anyone.

i'm not crazy of you, i just want to thank you for all the sun you ignite from your wonderful eyes .

La cloche sonna, engendrant alors le glas de ma journée. Il était trois heures, et mes élèves me prenaient probablement pour un fou. Pourquoi ? J'avais parié qu'au prochain cours, je me revêtirais en parfait soldat romain, pour leur faire saisir le sort de l'armée, leur fardeau. Peut-être que je me ramènerais en gladiateur plutôt, cela serait nettement plus drôle. Ils partirent les uns après les autres, en prenant soin de me regarder avec un large sourire. J'avais toujours pensé qu'il fallait faire vivre ses cours d'histoire, parce qu'elle avait été vécu et que c'était le seul moyen de s'éduquer, d'avoir un peu de plomb dans la cervelle. Une élève vint me parler de l'actualité- que j'avais suivi dès que j'étais sorti de prison- et nous parlions. D'habitude, il y avait un autre élève, nous faisions des sortes de réunions de fin de cours et c'était passionnant. J'apprenais d'eux, comme ils apprenaient de moi. Voilà pourquoi être enseignant, c'était tout simplement incroyable. J'avais un large sourire, et puis la deuxième sonnerie me rappela l'heure. Il fallait que je fasse quelque chose d'urgent, de presque viscéral. Sortant de la classe avec calme, l'élève m'accompagna jusqu'à la salle des professeurs, où je pris soin de vider mon casier pour la rejoindre. La raccompagnant jusqu'à sa voiture sur le parking, je la saluais de la main et partis vers la mienne. Une magnifique Chevrolet Camaro de 1979, que j'avais remise à neuf. Un chef d'oeuvre, mon chef d'oeuvre. Lech, ce n'était pas le moment de s'attarder. J'avais beau arborer un large sourire, je n'étais pas pour autant très heureux : il fallait que j'envoie ce paquet ou sinon, je trahirais le "pacte" conclu indirectement avec Savannah Cartwright ou madame météo. Son sourire me réchauffait le coeur, son regard me laissait songeur et il était très difficile de ne pas remarquer sa ligne de rêve -autant dire un miracle car je ne remarque jamais ce genre de détail.

Alors que je me dirigeai vers mon appartement, je me rendis compte que le colis était, en faite, à l'arrière de ma voiture. Brusquement, je freinai devant un centre de poste. Il fallait que cela parte aujourd'hui car avoir un jour de retard, c'était acceptable mais deux... J'aurai probablement droit à une remontée à l'antenne. Oui, l'admirateur de Savannah, c'était moi et je n'y voyais rien de.. méchant. Certes, je sortais de prison pour meurtre mais promis, je n'avais rien fait ! Alors m'en prendre à la jolie brune, jamais. Je voulais juste la remercier d'illuminer un peu mes journées, rien de plus. Une fois ceci fait, je regardais ma montre, prenant le temps d'allumer une cigarette. Et puis, au loin, je vis une silhouette familière, se dirigeant vers le David's Tea. C'était là qu'elle avait donné rendez-vous à son admirateur pour la première fois, et c'était aussi ici qu'il avait osé lui poser son premier lapin. Ou pas. L'admirateur y avait été, mais n'avait pas eu assez de cran pour aller la voir ou partir assez tôt pour ne pas la croiser. Et, par un heureux hasard, nous avions commencé à sympathiser, j'avais inventé que j'étais un habitué et que je ne l'avais jamais vue, Savannah m'avait cru. Mais que dire lorsqu'on vous traite indirectement de taré ou de fou furieux ? Alors nous commencions à être amis, et j'apprenais à la connaître, à savoir ce que pouvait cacher ce beau sourire. Traversant la rue sans vraiment faire attention aux voitures qui passaient, je finis par entrer dans ce fameux lieu quelques instants après. L'air calme et reposé, je m'avançai directement vers le serveur, pour lui passer une commande, ne prêtant faussement aucune attention à la jolie brune. J'étais joueur, un grand enfant. « Une bulmers avec des glaçons et un croissant s'il vous plaît. » Je tendais mon billet au serveur, l'air ailleurs. Il n'y avait rien de meilleur qu'un cidre irlandais frais pour se donner un bon coup de fouet.